27 avr. 2011

Le Collectif Equitess a réalisé sa quatrième Assemblée Générale ordinaire, le 01 avril dernier.



Rapport moral du collectif Equitess présenté par la présidente du collectif lors de l'AG :

- Une ambition collective, citoyenne et militante
Du stand tenu et animé collectivement au salon Equival, initié par le Conseil Général du Val de Marne, à la participation au forum social d’une délégation composée de bénévoles, de salariés, des porteurs de projets, en passant par les 2 étapes du réseau capacitation citoyenne à Grenoble et à Liège, nous avons montré chaque fois notre ambition collective en affirmant notre diversité engagée et militante au cours de cette année.
Ces interventions citoyennes et militantes ont renforcé le collectif par la participation de chacun quelque soit son statut : du Stagiaire à la Présidente.
- Solidarité envers les grévistes cheminots
Cette année 2010 s’est terminée par un moment très fort et très émouvant.
Nous avons manifesté notre solidarité politique et financière avec les grévistes cheminots de Melun et les salariés de la raffinerie de Grand Puits pendant le mouvement contre la réforme des retraites.
Toutes ces participations soudent et renforcent le collectif.
- Partenariat
Cette année a marqué enfin l’aboutissement d’une convention pluriannuelle avec la ville, une convention d’objectifs et de moyens mutuels a été travaillé par le collectif, Mme Matra (DGA) et les services de la vie associative.
Ce travail a duré 6 mois, nous nous sommes attachés de part et d’autre à ce que la rédaction en soit précise et rigoureuse sur les engagements et le partenariat entre le collectif et les services de la ville.
Cette convention viendra en complément de celles déjà signées avec le Conseil Général.
Le Conseil Général qui reconnaît nos compétences pour l’accompagnement et la formation des associations et bien sûr le partenariat avec le comité emploi de la fondation de France.
Grâce à ce travail la convention souligne notre autonomie politique et notre volonté de travailler en partenaires.
Partenariat qu’il est nécessaire d’exploiter car notre statut atypique collectif d’associations peut être quelque fois porté à incompréhension.
Partenariat actif que nous attendons depuis notre création en particulier pour la requalification concertée du centre commercial des Larris.
Partenariat innovant entre administrations territoriales et associations qui doit mettre en œuvre une synergie avec les habitants des quartiers et non pas pour les habitants, qui doit renforcer la démocratie participative, qui doit démontrer par l’exemple que la voie de l’économie sociale et solidaire apporte des solutions au développement local des quartiers par la création d’emplois solidaires de proximité.
- La mutualisation : une valeur forte du collectif
En tant que présidente du collectif, je veux porter à la connaissance de chacun d’entre vous l’adéquation entre les valeurs portées par le collectif et qui peuvent être comprises comme radicales et les conditions de vie précaires et assumées des porteurs de projets.
L’année 2010 a été particulièrement difficile car la région a gelée l’attribution des emplois tremplins pendant 18 mois, suite à la réorganisation de la délégation à la vie économique et à l’économie sociale et solidaire.
Quatre nouvelles associations nous avaient rejoint en 2009, celles ci ont trouvé toute leur place dans le collectif et nous avons pu mettre en place de nouvelles mutualisassions :
• entre associations.
• entre associations et services de la ville.
Chacune d’entre elles vous en parlera.
- Marché paysan, populaire et solidaire
Je vais m’attarder sur les marchés populaires et paysans qui sont une démarche collective.
Ces marchés maraîchers existent depuis 3 ans et se sont développés en 2010, nous les tenons tous les 15 jours dans 3 quartiers populaires et depuis janvier nous vendons du pain bio tous les jeudis.
Cela a permis de créer un emploi supplémentaire pour un jeune des Larris. Il gère les commandes, assiste le boulanger le jeudi ; et bien sûr c’est un retour vers l’emploi avec un encadrement.
Ces marchés ont crée une solidarité entre :
Une agriculture familiale dans une région sinistrée industriellement les Ardennes,
Un jeune agriculteur seine et marnais qui se reconvertit dans le maraîchage raisonné
Et les habitants de 3 quartiers populaires qui ont accès à des produits de qualité à un prix juste.
Cependant nous nous posons des questions :
Pourquoi une telle expérience n’est-elle pas relayée à un plus haut niveau ?
Avec la promotion d’autres villes, d’autres associations pourraient bénéficier de cette expérience.
Nous voudrions en faire profiter d’autres quartiers de Fontenay mais malheureusement les conditions matérielles sont très difficiles et nous avons besoin d’un partenariat non monétaire pour poursuivre et essaimer.
A l’heure où l’association nationale MINGA de commerce équitable annonce sa campagne de printemps par le slogan « Démocratisons l’alimentation, alimentons la démocratie », il nous semble que ce slogan correspond à notre engagement, nous pouvons affirmer : « Oui la bonne bouffe est possible dans les quartiers populaires ».
Mais pour cela il faut promouvoir le travail du collectif, nous n’en pouvons plus de piétiner sur place, on doit pouvoir compter sur un engagement déterminé du politique.
Nous combattons le modèle unique de l’économie libérale.
- Pour une économie sociale et solidaire ancrée sur le territoire
Le centre commercial des Larris doit devenir la place publique avec une vocation commerciale et sociale dont le vecteur serait l’économie sociale et solidaire, le moteur, la démocratie participative et les pilotes, les associations et les habitants du quartier.
Ce challenge est réalisable avec une volonté réelle de concertation et de partenariat avec les habitants et associations et par mise en place de nouvelles pratiques.
Ils reviennent du F.S.M. avec de l’enthousiasme et de la détermination. Ils ont assisté à l’assemblée générale finale, ils se sont reconnus dans la déclaration finale de l’assemblée des convergences des mouvements sociaux et je vais donc conclure par quelques extraits :
• Nous dénonçons le rôle des acteurs du système qui à la recherche du profit maximum continuent leur politique interventionniste.
• Nous luttons contre les transnationales parce qu’elles soutiennent le système capitaliste, privatisent la vie, les services publics et les biens communs comme l’eau, la terre et les semences.
• Nous exigeons la souveraineté des peuples.
• Nous Continuons à nous mobiliser pour l’annulation inconditionnelle de la dette publique de tous les pays du sud.
• Nous luttons pour la justice climatique et la souveraineté alimentaire.
• Nous défendons l’agriculture paysanne qui est une solution réelle à la crise alimentaire et climatique.
• Nous luttons pour la paix contre la guerre.

Françoise Hutinet
Présidente du collectif Equitess